La raison d’être de GDI
L’unité a pour domaine de recherche principal l’étude d’une collectivité d’outre-mer – la Polynésie française – bénéficiant d’un statut particulier reposant sur le concept « d’autonomie » et qui appartient géographiquement à l’Océanie. De par son statut institutionnel, sa géographie, son histoire et ses spécificités socio-culturelles, la Polynésie française constitue un objet d’étude singulier et original pour les 19 enseignants-chercheurs titulaires de GDI issus principalement de 6 disciplines différentes du CNU : droit public, droit privé, science politique, sciences économiques, sciences de gestion et du management, littérature anglaise et anglo-saxonne. Cette thématique de recherche constitue un « objet-frontière » (Star & Griesemer, 1989) : elle est suffisamment souple pour s’adapter aux besoins et contraintes des membres de GDI provenant d’horizons disciplinaires différents et ayant des pratiques de recherche spécifiques tout en étant suffisamment solides pour véhiculer une identité commune.
Ce collectif se retrouve pour l’étude des modes d’organisation et de régulation des activités tant publiques (institutions politiques et administratives) que privées (entreprises, marchés, transferts). Plus spécifiquement, un ensemble de règles juridiques présentant de nombreuses particularités tant en droit public (statut d’autonomie, institutions administratives originales, règles particulières pour les libertés publiques, le domaine public, la fonction publique, la fiscalité, l’urbanisme, l’environnement, etc.) qu’en droit privé (famille, biens, commerce, concurrence, réglementation, etc.) s’appliquent en Polynésie française et constituent autant de questions fondamentales qui doivent être analysées dans leur dimension historique et en mobilisant les apports des différentes sciences de la société.
De même, l’importance des transferts économiques dont bénéficie la Polynésie française, la structure déséquilibrée de ses échanges, sa forte dépendance aux importations et au tourisme, son caractère insulaire et morcelé, son éloignement de la métropole ainsi que son identité – qui constitue un élément fort de sa culture – constituent des marqueurs importants qui orientent l’activité de recherche. Cela amène les économistes et les gestionnaires, d’une part, à rejoindre les juristes et les politistes sur l’étude de « la gouvernance » – gouvernance d’entreprise, gouvernance locale et gouvernance politique – et, d’autre part, à développer des recherches fondamentales pour le développement insulaire centrées autour de 3 thèmes : la concurrence, le tourisme et le management des organisations.
En insistant sur les particularités de la Polynésie française, de ses institutions comme des caractéristiques propres de son économie et de ses organisations, les enseignants-chercheurs de GDI privilégient une démarche pluridisciplinaire dans la conduite de leurs activités de recherche. De nombreuses questions imposent des travaux communs entre juristes de droit privé et de droit public ou encore la prise en compte de la dimension socio-historique (processus de construction et de développement des institutions, place et rôle des usages et des traditions). Cette dimension socio-historique est souvent au cœur des problématiques de recherche et justifie une approche comparée avec d’autres systèmes juridiques, économiques et politiques ainsi qu’avec d’autres modèles de management du Pacifique. Cela explique également que GDI développe des coopérations avec des universités et organismes de recherche présents dans le Pacifique Sud ou ayant les sociétés insulaires comme objet d’études.