Soutenance de thèse en doctorat de l’École Doctorale du Pacifique d’Anthony TUTUGORO : Analyse des stratégies de reconquête de souveraineté par le mouvement indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, mardi 12 mars 2024 à 8h.
- Département : Droit
- Discipline : N°04 Science politique
- Spécialité : Science politique
Résumé de la thèse
Les actes de prise de possession de la Nouvelle-Calédonie ratifiés entre les années 1853 et 1855 proclament la souveraineté française sur cet archipel du Pacifique Sud.
Cette thèse propose d’analyser les stratégies déployées par le mouvement indépendantiste de l’archipel en vue de reconquérir cette souveraineté. Elle s’appuie sur un corpus de 34 entretiens semi-directifs et d’entretiens complémentaires réalisés auprès de responsables et de cadres d’organisations politiques et syndicales engagées sur la voie de la reconquête de souveraineté, ou encore d’acteurs ecclésiastiques et de la société civile. Cette base de données est complétée par des observations de meetings et de réunions politiques réalisées au cours des campagnes menées lors des consultations pour l’accession de l’archipel à la pleine souveraineté de 2018-2020-2021, de congrès du Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste, et de manifestations publiques entre les années 2017-2023.
Le croisement de ces données empiriques à des sources secondaires existantes met en perspective la subjectivité de ces différents acteurs ainsi que les motivations et les logiques qui conduisent leur action politique. Cette thèse identifie les variables qui conduisent ce mouvement à s’inscrire dans un temps long et à se réinventer au gré des différents contextes socio-politiques qu’il traverse. Elle explore certains leviers dont il dispose au sein de la souveraineté française, comme celui de la négociation politique, de l’économie, ou encore de la diplomatie. Enfin, cette thèse rend compte de ses représentations d’un nouvel État dans l’hypothèse d’une restitution de sa souveraineté à l’archipel.
Abstract
The acts of taking possession of New Caledonia, ratified between 1853 and 1855, proclaimed French sovereignty over this archipelago in the South Pacific.
This thesis analyses the strategies deployed by the independence movement in the archipelago to regain this sovereignty. It is based on a corpus of 34 semi-structured interviews and additional interviews conducted with leaders and executives of political and trade union organisations engaged in the process of regaining sovereignty, as well as ecclesiastical and civil society actors. This database is supplemented by observations of political rallies and meetings held during campaigns for the archipelago’s accession to full sovereignty in 2018-2020-2021, congresses of the Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste, and public events between 2017-2023.
Combining this empirical data with existing secondary sources sheds light on the subjectivity of these different actors, as well as the motivations and logics that drive their political action. This thesis identifies the variables that lead this movement to take its place over a long-term period and to reinvent itself in line with the different socio-political contexts it encounters. It explores some of the levers available to it within French sovereignty, such as political negotiation, the economy and diplomacy. Finally, this thesis reports on its representations of a new State in the hypothesis of a return of sovereignty to the archipelago.
Composition du jury
- Pr Sémir AL WARDI, professeur des universités – laboratoire GDI – à l’Université de la Polynésie française, Directeur de thèse
- Pr. Carine DAVID, professeur des universités à l’Université de la Nouvelle-Calédonie, Aix Marseille-Université, Institut Louis Favoreu, Co-directeur de thèse
- Pr Fred CONSTANT, professeur des universités – laboratoire LC2S – à l’Université des Antilles, Rapporteur
- Dr Stéphanie GUYON, MCF-HDR à l’Université de Picardie, Rapporteur
- Pr Mathias CHAUCHAT, professeur des universités – laboratoire LARJE – à l’université de la Nouvelle-Calédonie, Examinateur
- Pr Laetitia BUCAILLE, professeur des universités à l’INALCO, Examinateur
- Dr Sylvain BROUARD, directeur de recherche – laboratoire CEVIPOF – au CNRS, Examinateur