Description

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Soutenance de thèse en doctorat de l’École Doctorale du Pacifique de Margaux CRUSOT : Perliculture et déchets plastiques : de l’analyse des pratiques à la proposition de solutions plus durables, mercredi 4 octobre 2023 à 7h.

  • Département : Sciences
  • Discipline : Biologie, médecine et santé CNU n°67
  • Spécialité : Biologie marine

Résumé de la thèse

La consommation de plastiques engendre une production massive de déchets, dont la gestion inadéquate conduit à leur accumulation dans l’environnement entrainant des répercussions délétères sur les écosystèmes.Cette problématique est d’autant plus cruciale dans les environnements insulaires constitués d’îles dispersées, dont les ressources sont limitées. Certaines activités locales, comme l’aquaculture, sont nécessaires à leur développement socio-économique, mais contribuent à cette problématique en utilisant des quantités importantes de matériaux plastiques.

En Polynésie française, la perliculture ne fait pas exception, et certaines structures d’élevage se révèlent être une source spécifique de déchets plastiques. Parmi celles-ci, le collecteur utilisé pour la récolte des naissains, fondement de l’élevage, se distingue en générant des microplastiques ainsi que des substances toxiques.

Dans l’objectif de mieux comprendre et réduire les déchets plastiques perlicoles générés, cette thèse visait ainsi à analyser leurs flux et à proposer des alternatives de collecteurs plus durables. Des enquêtes approfondies ont été menées sur les pratiques perlicoles, révélant leur grande diversité. Le développement d’une méthodologie adaptée à cette diversité a permis d’estimer une production annuelle de 1603 tonnes de déchets plastiques potentiels, dont plus de 25% sont susceptibles de se retrouver dans l’océan.

Ce travail a également mis en évidence un manque de considération et de sensibilisation environnementale chez près de 70% des perliculteurs interrogés. En parallèle, trois solutions ont été étudiées, dont deux collecteurs biodégradables que nous avons développés, l’un à base de coco et l’autre à base d’un matériau spécifiquement élaboré pour nos recherches, le Black Pearl™. En raison de leur toxicité significative et de leur dégradation prématurée, les prototypes en coco se sont avérés inappropriés.

En revanche, le collecteur en Black Pearl™, en plus de présenter une toxicité réduite, a démontré une efficacité de collecte des naissains supérieure à celle du collecteur coupelles PEHD réutilisable, déjà plus performant que le collecteur actuel. Cependant, des améliorations seront nécessaires pour optimiser son utilisation.

Ces résultats ouvrent ainsi la voie à la substitution progressive des collecteurs actuels par des alternatives plus respectueuses de l’environnement, tout en soulignant la nécessité de mettre en place des actions d’accompagnement facilitant cette transition. Ils devraient ainsi favoriser le développement d’une perliculture plus durable.

Abstract

The consumption of plastics leads to a massive production of waste, and inadequate management results in their accumulation in the environment, causing detrimental repercussions on ecosystems. This issue is particularly critical in island environments composed of scattered islands with limited resources. Certain local activities, such as aquaculture, are essential for socio-economic development but contribute to this issue by utilizing significant quantities of plastic materials.

In French Polynesia, pearl farming is no exception, with specific farming structures proving to be a source of waste. Among these, the collector used for spat collection, which is the foundation of the farming process, stands out by generating microplastics as well as toxic substances.

With the objective of better understanding and reducing plastic waste generated by pearl farming, this thesis aimed to analyze waste flows and propose more sustainable collector alternatives. In-depth surveys were conducted on pearl farming practices, revealing their considerable diversity. The development of a methodology adapted to this diversity enabled us to estimate an annual production of 1,603 tons of potential plastic waste, over 25% of which is likely to end up in the ocean.

This work also highlighted a lack of environmental consideration and awareness among nearly 70% of the interviewed pearl farmers. In parallel, three solutions were studied, including two biodegradable collectors developed for this research, one made from coconut and the other based on a material specifically designed for our studies, the Black Pearl™. Due to significant toxicity and premature degradation, the coconut prototypes proved to be unsuitable.

However, the Black Pearl™ collector, besides exhibiting reduced toxicity, demonstrated superior spat collection efficiency compared to the reusable HDPE plates collector, which already outperformed the current collector. Nevertheless, improvements will be necessary to optimize its use.

These findings pave the way for the progressive substitution of current collectors with more environmentally friendly alternatives while emphasizing the need for accompanying actions to facilitate this transition. They should thus promote the development of a more sustainable pearl farming industry.

Composition du jury 

  • Pr Nabila GAERTNER-MAZOUNI – Professeur des universités, UMR-EIO, Directrice de thèse
  • Pr Frédéric OLIVIER – Professeur des universités, UMR-BOREA, MNHN, Rapporteur
  • M. François GALGANI – Cadre de recherche HDR, IFREMER, Rapporteur
  • Pr Magalie BAUDRIMONT – Professeur des universités, UMR-EPOC, Université de Bordeaux, Examinatrice
  • Pr Réjean TREMBLAY – Professeur titulaire, Université de Québec, Examinateur
  • Dr Hélène REY-VALETTE – Maître de conférences – Université de Montpellier, Examinatrice
  • Mme Marie-Joo LEGUEN – Research Group Leader, Centre d’Excellence SCION, Examinatrice